N°2-VICTIMISATION DE L'ENFANT A L'ECOLE PRIMAIRE

Publié le par tout-aide-social.over-blog.com


Suite Auteur : Sonia Fischer,Vanessa Bollier 406,402
Travail de maturité 2005, Collège Calvin Maître responsable:
François Lombard
1 La victimisation à l’école et caractéristiques des individus
impliqués Pour commencer nous nous sommes permises de définir le terme de «bouc émissaire» que nous allons utiliser tout au long de ce travail.
Lorsque nous utilisons ce terme, il se rapporte à un enfant isolé et rejeté par ses camarades et non à une «personne rendue responsable de toutes les fautes, de tout les torts

1.1. Définition de la violence
Pour Dan Olweus «la violence » s’entend comme «un abus sous toutes ses formes». Il y a plusieurs formes de violences; celles infligées par un individu unique et celles infligées par un groupe d’individu (parallèlement la victime peut être un individu unique ou un groupe).
La définition de Dan Olweus à propos de ces différentes formes de violences est la suivante:«un élève est victime de violence ou de victimisation lorsqu’il est exposé de manière répété et à long terme, à des actions négatives de la part de l’un ou plusieurs autres élèves». Il définit alors les actions négatives: « on parle d’actions négatives lorsqu’une personne tente ou parvient à porter préjudice ou infliger une souffrance à autrui avec intention ».
Les actions négatives peuvent s’exprimer sous plusieurs formes, elles peuvent être verbales (menaces, railleries,…, physique lorsqu’il s’agit de coups ou lorsqu’il y a contact physique avec intention de nuire ou peut aussi se traduire par des grimaces ou des gestes obscènes.
Les résultats de l’étude de Bergen en Norvège de Dan Olweus nous montre que dans la majorité des cas la victime est un élève seul et qu’il est généralement harcelé par un groupe de deux ou trois autres élèves.
1.2. Violences directes et violences indirectes
Avant toute chose nous devons différencier les violences directes,
qui se produisent généralement assez ouvertement, des violences
indirectes, qui sont plutôt caractérisées par une isolation sociale.

1.2.1. Garçons et filles
Les garçons ont tendance à être plus exposés que les filles aux
violences directes, et les filles sont elles, plus exposées aux
violences indirectes et y font plus souvent recours.
L’étude qu’Olweus a mené nous a révélé que les garçons étaient à
l’origine d’une grande partie des violences exercées contre les filles, en revanche les garçons sont principalement harcelé par des garçons.Le recours aux moyens physique est principalement utilisé par les garçons, ils usent aussi plus couramment le harcèlement sans moyens physique tel que les paroles et les gestes, les filles ont recours à des moyens plus subtils et indirects, comme les rumeurs et les manipulations des liens d’amitié (par exemple: priver une fille de sa meilleure amie).

1.3. Analyse des traits caractéristiques des victimes
Il est important de tenir compte des caractéristiques extérieures et des traits de personnalité de ces élèves victimes ainsi que des
éventuelles différences dans leur situation ou environnement, comme par exemple en ce qui concerne leur cadre scolaire et familial. Olweus nous donne certaines questions que nous pouvons examiner: les déviances extérieures, comme obésité ou cheveux roux, contribuent-elles à rendre un élève plus vulnérable à la victimisation? Les jeunes qui persécutent ou sont persécutés ont-ils reçu une éducation différente de celle des jeunes en général? Nous répondrons à ces questions dans la suite de ce travail.

1.4. Rapport entre scolarité et violence
Selon une opinion fort répandu le comportement agressif des élèves bourreaux s’expliquerait comme étant une réaction aux frustrations et échecs scolaires mais en fait ce n’est qu’un mythe des analyse ont été présentées par Dan Olweus lui même en 1978 et d’autres sont venues confirmées que cette explication n’était pas défendable.

1.5. Rôle des déviances extérieures
Nous nous sommes demandées si les harcèlements envers certain élève étaient dus à des déviances extérieures tels que l’obésité, les cheveux roux, le port de lunettes, mais des recherches auprès de deux groupes de garçons n’ont pas confirmé cette explication, en effet les victimes ne présentaient pas plus de déviances extérieures qu’un groupe témoin de garçons non agressés.
La seule «déviance extérieure» qui distinguait les deux groupe était la force physique; les victimes étant plus faible. Les agresseurs présentaient en général peu de déviances extérieures.

On peut se demander pourquoi les opinions sur les déviances
extérieures sont si répandues. En premier lieu parce que l’étude à
montrer que 75% des élèves du groupe témoin présentaient au moins une déviances extérieures, ce qui signifie que nous sommes quasiment tous «déviant»- De plus, les enfants porteurs de lunettes, roux, obèses, etc., qui ne sont pas pour autant harcelés, passent aisément inaperçu.
Ce qui nous pousse à croire que les déviances extérieures sont la cause de ce problème, c’est que l’agresseur, dans la relation
agresseur/victime, va se servir de ces déviances sans pour autant que ces déviances en soient la cause. Nous pouvons donc conclure que ces déviances ne joue pas un rôle important dans les relations
agresseurs/victimes même si dans certain cas elles ont pu y jouer un rôle important.

1.6. Pourquoi la violence ?
Bernard Defrance a observé trois causes majeures de la violence à l’école:
La taille de l’établissement et ses effectifs: les grands
établissements ont en général un taux de perturbation plus grand que les plus petits. Dans les petits établissements tout le monde se connaît,
il y a moins d’endroits où l’on puisse échapper à la surveillance et il est plus facile d’identifier les élèves, alors que le grand
établissement favorise l’anonymat. On constate aussi que les élèves d’un grand établissement, faute d’une prise possible sur les espaces ou d’appropriation affective des lieux de travail, se créent des « territoires » (coins de cour, fond de couloirs..). Nous nuancerons cette opinion dans notre analyse.

Le taux d’échec scolaire favorise l’apparition de violence ouverte.
Plus ce taux augmente et plus les comportements violents augmentent. La réaction la plus courante à une situation d’échec est un mélange d’ennui et de révolte, de violence ou d’apathie. Ce qui provoque bien sûr des effets en retour sur la qualité de l’enseignement, chez des enseignants insécurisés, ce qui entraîne à nouveau une augmentation de l’échec.

La qualité de l’encadrement.

Les phénomènes de violence ouverte sont donc plus marqués selon la taille des établissements, la qualité de l’encadrement et le taux d’échec scolaire. Si à ces facteurs internes à l’école s’ajoutent des facteurs externes comme un cadre de vie dégradé, des difficultés familiales, des problèmes de racisme, de chômage ou de pauvreté, alors le mélange peut devenir tout à fait xplosif.
Si des enfants deviennent violents, explique Bernard Defrance, c’est qu’ils ont eux-mêmes subi des violences d’autant plus inacceptables qu’elles proviennent soit d’adultes qui sont éducateurs professionnels soit des parents. Mais la plupart des jeunes, et même l’immense majorité, ne deviennent pas ouvertement violents. Ils vont évacuer cette violence contre eux-mêmes ou contre des boucs émissaires de toute sortes, leurs pairs ou d’autres enfants plus jeunes.

1.7. Caractéristiques des victimes types
Les victimes types sont plus angoissées et souffrent d’un manque de confiance plus grand que l’ensemble des élèves. Ce sont des élèves timides, sensibles et calmes. Ils se mettent plus facilement à pleurer lorsqu’on les «agressent» et se renferment sur eux-mêmes. Ils souffrent également d’un sentiment d’infériorité et ont une image négative d’eux-mêmes et de leur situation. Ils considèrent bien souvent qu’ils ne valent rien, se sentent stupides, honteux et indésirables.
A l’école les victimes sont souvent des élèves seuls et délaissés. Normalement ils n’ont aucun bon camarade dans leur classe. Leur comportement n’a cependant rien d’agressif ni d’agaçant.
On ne peut donc pas présenter ces violences comme la conséquence de leur attitude agressive, cela répond donc à un des préjugés que beaucoup de gens ont qui est que les victimes provoquent elles-mêmes leur statut de victime.

1.8. Victime passive ou soumise et victime provocante
Nous pouvons distinguer deux types de victimes, la victime passive ou soumise et la victime provocante.
Le comportement et l’attitude des victimes passives signalent aux
autres qu’ils sont des individus angoissés et insignifiants qui ne
riposteront pas en cas d’attaque ou d’insulte.
Les enquêtes menées auprès des parents montrent que, dès leurs plus jeunes âges les garçons victimes manifestent une certaine timidité et une certaine sensibilité. Les statistiques ont aussi montrées que les garçons victimisés étaient plus proche de leurs parents que les autres garçons et entretenaient des meilleurs rapports, particulièrement avec leurs mères.
Les enseignants perçoivent parfois ce rapprochement comme une surprotection de la mère. On peut supposer que cette surprotection est à la fois la cause et la conséquence des brutalités encourues.
La seconde catégorie de victime est la victime provocante qui est caractérisée par un mélange de mode de réactions angoissé et agressif à la fois. Ces élèves ont souvent de problème de concentration. Certains peuvent être qualifiés d’hyperactifs.
La dynamique des problèmes d’agresseur/victime dans une classe comportant des victimes provocantes n’est pas tout à fait la même que celle d’une classe où se trouvent les victimes passives.

 

Publié dans ENFANT-ADO-JEUNE

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